Lectures·Littérature contemporaine

[Critique] Le Syndrome du bocal, Claude Pinault

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Titre : Le Syndrome du bocal

Auteur : Claude Pinault

Traducteur : /

Editeur : France Loisirs

Prix : /

     Repassons à une lecture plus sérieuse : Le syndrome du bocal de Claude Pinault. Pourquoi sérieuse ? Parce que cette œuvre est remplie de ressenti, de souffrance, d’espoir et de positivité et transpire l’expérience vécue.

      Ce livre était dans ma wishlist depuis bien trop longtemps. Lorsque ma belle-cousine me l’a apportée je n’ai pu attendre pour le lire. J’étais bien trop curieuse de savoir ce qu’il en était. Et j’ai été étonnée, mais positivement étonnée.

            Résumé :

     Jusque-là, tout allait bien pour Claude Pinault… Une nuit, une otite violente le réveille. Au matin, sa vie bascule. En quelques heures, il se retrouve tétraplégique. Enfermé à l’intérieur de son corps qui ne répond plus, prisonnier d’un «bocal», il apprend le nom de sa terrible maladie : le syndrome de Guillain-Barré. Une maladie rare qui affecte les nerfs périphériques et qui peut conduire à la mort. Commence alors pour lui une longue descente aux enfers, faite d’humiliations et de désespoirs. Avec une atteinte aussi grave, on lui pronostique qu’il ne pourra plus marcher ni bouger, juste souffrir. Devenu du jour au lendemain une simple poupée de chiffon manipulée par une multitude d’infirmières, Claude Pinault s’acharne pourtant à vivre.

     Le Syndrome du bocal est une histoire intense et vraie sur le handicap. Vraie puisqu’il s’agit de auto-biographie. Claude Pinault nous raconte son combat contre la maladie. Une vision nouvelle puisqu’elle est décrite de l’intérieur, c’est la souffrance qui parle. Le désespoir qui peut envahir la personne malade, l’injustice qu’elle peut ressentir, la haine qu’elle peut déverser par souffrance sont très bien retranscrits. C’est une œuvre vraie car elle casse les barrières de l’inhibition, un témoignage frappant.

     L’auteur décrit tout cela dans un style décalé et sincère. On entre dans la sphère de sa pensée, de son intimité. Il nous ouvre les portes de son moi intérieur pour mieux nous faire comprendre toutes les étapes qu’il a vécues : la surprise, le déni, le désespoir, l’espoir et la guérison. L’humour est présent pour détendre l’atmosphère mais doucement s’éloigne avec la positivité dont il faisait preuve au début. La lassitude de la durée de la maladie, la peur de l’avenir et le sentiment d’injustice régissent une colère profonde. L’écriture de Claude Pinault fait transmettre tout cela au lecteur, on est malade comme il l’est. On espère qu’il va s’en sortir, à tout moment on se pose la question de savoir ce qu’il adviendra de lui. Remarchera-t-il un jour ? Guérira-t-il ? La question est tout de même inutile mais on se la pose tout de même transportés dans cet univers blanc et stérile de la maladie.

     Le sentiment face à la maladie n’est pas le seul sujet que l’auteur transmet. Le regard des autres, le traitement etc sont également présents. Les proches tout d’abord, ceux qui ne sont pas si proches de ça et qui s’en vont à la moindre difficulté. Les proches qui restent coute que coute entraînés par l’amour, prêts à tout sacrifier et tout endurer. Ici, je pense à sa femme Lisa qui mérite d’avoir été aussi forte que lui.

     Sont décrits le regard des autres à travers ses expériences d’handicapé, le traitement que l’on peut subir par des personnes très peu douces, l’indifférence ou le jugement de personnes dans cet état mais aussi l’ambiance de fraternité et de solidarité entre les malades. Ils vivent ensembles, s’apprécient, partagent et se soutiennent quand les proches valides les ont abandonnés.

     En bref, un témoignage sur la maladie saisissant. Une œuvre que l’on devrait lire pour enfin se rendre compte de la souffrance de certaines personnes que l’on ne discerne pas vraiment et qui pourrait changer le regard des autres. J’ai été, personnellement, touchée par cette sincérité qui ne me fera pas oublier cette expérience littéraire avant longtemps. Ce livre marque et touche les mémoires.

Je vous joint également une interview avec Michel Cymes pour compléter la description de ce projet romanesque que j’ai beaucoup apprécié : Interview Syndrome du bocal

4 réflexions au sujet de « [Critique] Le Syndrome du bocal, Claude Pinault »

  1. Oui effectivement temoignage poignant, emouvant et qui parfois n a pas peur de bousculer.
    Il a le merite de nous faire reflechir sur notre situation, comment réagirions nous a la place de cet homme ou de sa famille.
    J’aime beaucoup ton analyse, elle resume très bien ce que j en ai pensé!

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