Littérature contemporaine

{Chronique} Harry Potter et l’enfant maudit

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Titre : Harry Potter et l’enfant maudit

Auteur : John Tiffany et Jack Thorne, d’après une nouvelle de J.K Rowling

Editeur : Gallimard

Traducteur : Jean-François Ménard

   Résumé 

     Etre Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il travaille au cœur des secrets du Ministère de la magie. Marié et père de trois enfants, Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, tandis que son fils Albus affronte le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu. Quand passé et présent s’entremêlent dangereusement, père et fils se retrouvent face à une dure vérité : les ténèbres surviennent parfois des endroits les plus inattendus.

ATTENTION SPOILERS

 

     « Ne t’arrête pas et n’aie pas peur de t’écraser contre le mur, c’est très important. Le mieux si tu as le trac c’est de courir », tels raisonnent les mots si familiers à nombre de personnes. Albus, fils d’Harry Potter et de Ginny Weasley fait sa première rentrée à Poudlard. Sa plus grande peur : se retrouver à Serpentard. Mais prier fort pour changer son destin est parfois impossible, sa peur se transforme en réalité. A partir de là, tout est perturbé. Ne se sentant plus le fils « idéal » et martyr d’une réputation qu’il n’a jamais cherché à avoir, il cherche à tout prix à faire ses preuves. Accompagné de Scorpius, fils de Draco Malefoy, il brave nombre dangers et interdits pour atteindre son but. Justement, cette amitié deviendra également un problème puisqu’une étrange rumeur court à propos de Scorpius, devenu son compagnon de maison et ami.

     L’histoire se répète, un enfant rejeté par sa réputation, qui n’a que très peu d’ami et qui est amené à faire de grandes choses. Une répétition de l’histoire de la génération précédente. La menace de Voldemort plane à nouveau. Ce sentiment de déjà-vu ne semble pas quitter l’œuvre tout le long de la lecture. Un retourneur de temps, le polynectar, une réutilisation d’éléments, en somme. Cela pourrait être un très bon rappel de la saga, comme un bel hommage, mais ça ne marche pas. Ca n’apporte rien de plus. On sent l’influence de J.K Rowling mais ce n’est pas assez.

     Et puis, le choix du genre de l’œuvre me laisse perplexe. De l’action, il y en a, du dynamisme grâce aux didascalies et les règles du genre, oui. Mais aucune trace de profondeur. Comme si on avait rajouté toutes ces choses, on les avait mélangés pour faire une nouvelle histoire, quelques années plus tard. Cette œuvre manque d’âme. Pour moi, c’est plus du ressort de la fan fiction. On aurait pu avoir tellement mieux si le genre du roman avait été gardé et si c’est l’auteur elle-même qui s’en était chargé, mais je ne m’attarderai pas sur ces faits. Les choix de chacun sont différents. Mais je me pose une question alors, pourquoi ?

     Pourquoi avoir centré l’histoire sur un événement du passé (la mort de Diggory) ? En faisant cela, Albus aurait montré qu’il était plus fort que son père et qu’il méritait son amour ? Un père (le vrai héros dans l’histoire) qui montre encore une fois la facette d’un héros tourmenté. Il est pitoyable, même dans son rôle de père il est nul. Mais, grâce à l’auteur, on a gardé ce tempérament colérique et instable. Et on a prêté des traits de caractère à d’autres, ce qui rend, tout de même, l’histoire plus crédible. Rose, fille de Ron Weasley et Hermione Granger est infecte, comme l’Hermione des premiers tomes. Alors que Scorpius est tout le contraire de son père, gentil, avenant, intelligent et peureux. Mais Albus, fidèle à son père.

     Le schéma d’amitié se répète également mais pourquoi ? Pourquoi avoir fait d’Harry et Draco des « amis » après tout ce qu’il s’est passé ? Et bien sûr, Ron qui suit la lignée de ses frères et qui garde son statut « d’être inférieur » par rapport à Hermione et Harry qui travaillent tous les deux au Ministère. La seule suite logique est celle de Neville, qui est devenu professeur à Poudlard.

     Autres les incohérences au niveau des personnages, on retrouve celles des réalités temporelles qu’Albus et Scorpius subissent à force d’utiliser le retourneur de temps et de changer le passé : Hermione et Ron ne sont pas ensemble, elle est une professeure ingrate et frustrée, Voldemort règne en maître sur le monde. Il n’y a plus de repères. On a l’impression que tout l’univers créé par J.K Rowling se déconstruit peu à peu, ce qui est triste.

     Finalement, cette lueur qui animait la lecture de la série a disparu. J’ai tout de même pris plaisir à retrouver les personnages pendant un court moment mais cela ne m’a rien apporté. Je reste donc sur un avis assez mitigé.

L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ?

3 réflexions au sujet de « {Chronique} Harry Potter et l’enfant maudit »

  1. Entièrement d’accord avec toi. Je n’ai pas aimé. L’amitié Drago/Harry, je suis désolée, elle est juste impossible. En faite, ça m’énerve vraiment qu’on me vende 21€ une fanfiction.

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    1. C’est ça, j’ai aussi un peu l’impression d’avoir été trahie :/
      On pourrait dire que c’est normal que ce soit différent parce que c’est un genre différent du roman avec ses propres codes etc, mais même avec des didascalies et du dynamisme on peut faire quelque chose de plus profond…

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