Interview

{Interview} Jacques Mercier

Bonjour,

On se retrouve aujourd’hui avec une interview d’un auteur que j’ai découvert grâce à mon partenariat avec les éditions Ikor (je les remercie encore). J’ai pu chroniquer Mortes Maisons et Une diva amoureuse, articles ici et ici. Je laisse à présent la parole à Jacques Mercier. 🙂

jacques

  • Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Le fil rouge de ma vie est l’écriture  et cela s’est traduit par des activités de  journaliste, de parolier, de scénariste, d’essayiste et d’écrivain. Pourtant, c’est dans l’audio-visuel que j’ai accompli toute ma carrière professionnelle, à la radio et télévision belge, la RTBF. Depuis quelques années, j’ai ajouté la scène à mes prestations. Pour résumer en de gros traits, je me suis intéressé à la poésie, à la langue française et au chocolat, ainsi qu’à quelques sujets du patrimoine belge (diamant, eau, etc.)

  • Comment vous est venue la passion de l’écriture ? Pourquoi aimez-vous écrire ?

Cette passion de l’écriture trouve ses origines dans les histoires que me racontaient mon père et ma grand-mère maternelle dans ma petite enfance. Ce fut une chance incroyable. La curiosité de lecture m’a amené à celle de l’écriture. J’ai donc tenu un “journal de bord” et je n’ai plus laissé passer une seul jour sans écrire.

J’aime l’écriture (et aussi les objets d’écriture – stylo, ordinateur, clavier, encriers, etc.) car le langage écrit permet non seulement la création, l’expression de ses idées, mais permet la réflexion, les nuances, l’enrichissement de la pensée ou de la description. Ecrire peut se faire à son rythme, selon les circonstances et le moment. L’écriture peut être – si l’on veut alterner les plaisirs – une jolie course de la plume sur du papier et un léger cliquetis des doigts sur un clavier avec les miracles récents de la couleur, de la forme, etc.

  • Ces derniers temps, on vous a beaucoup vu, notamment avec votre rubrique au Figaro. Vous êtes un auteur polyvalent. Que pensez-vous du pouvoir de l’écrit ?

Le pouvoir de l’écrit n’est plus à démontrer. Malgré l’empire de l’image – peut-être plus séduisant, mais en tout cas plus facile –, malgré les sollicitations d’une technologie envahissante (qui s’occupe plutôt de la forme que du fond),malgré les modes et les grands mouvements d’imitation collective, l’écrit demeure une création qui s’adresse essentiellement à chacun, à l’individu. L’écriture contient, de plus, des racines qui peuvent remonter loin et une histoire, une âme. Chaque mot et chaque expression transmettent de génération en génération une richesse, parfois même insoupçonnée mais qui existe et qui en fait l’intérêt. C’est une des raisons qui m’ont donné envie d’étudier le sens des mots et leur cheminement depuis des millénaires. La plus ancienne expression “enfoncer le clou” date de l’ère sumérienne !

  • Pour vous, un auteur est-il si différent d’un journaliste ?

Oui et non. Dans leur activité, certes : un journaliste expose les faits, avec subjectivité, dans leur vérité. Il explique, il montre, il peut même définir, prendre position. Et son écriture se doit d’être adaptée à son lecteur. Un auteur (qui peut être un journaliste par ailleurs et avoir un style) exprime dans une “format”, qui s’appelle un livre (papier, numérique, blog, etc.) et produit une “oeuvre”, même si ce terme semble pompeux. C’est une création artistique, culturelle. La démarche est différente. Mais bien sûr, il y a des auteurs plus journalistes que d’autres. Quand on exerce les deux activités, on tâche toujours de les dissocier (pour les oeuvres de fiction (poésie, nouvelle, roman, théâtre), s’entend, pas pour les essais).

  • Quel est le genre dans lequel vous vous sentez le mieux ? Pourquoi ?

C’est dans la poésie que je me suis toujours senti le plus à l’aise, le plus à ma place. La poésie est une fulgurance qui se traduit en mots. Chaque mot d’une poésie est dépositaire d’une émotion, d’une réflexion, d’une pensée, etc. Chaque mot est d’une extrême richesse, qui lui permet d’irradier, d’émettre vers le lecteur (qu’on comprenne ou pas le sens ; qu’on le sache ou pas). J’écris un poème lorsque c’est impérieux, lorsque je suis envahi d’un tel sentiment d’urgence à communiquer qu’il m’est impossible de ne pas noter. Je ne corrige quasi jamais ces poèmes. Pour une éventuelle édition, on garde ou pas ; mais on ne corrige pas cet ”instant” unique. J’aime enfin que la poésie soit la plus gratuite des écritures : elle n’a pas vraiment de règles, elle n’a pas de sens commercial.

  • Avez-vous un autre projet en tête ou en cours de réalisation ? Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Dans l’écriture, j’ai quelques projets en cours : tout d’abord, une première : le scénario d’une nouvelle série d’albums BD “Xocoatl”, avec Boss, et qui se passe dans le milieu du chocolat, des fèves, des cacaoyers, des multinationales et des artisans… (Sortie peut-être fin de l’année). Ensuite, un nouvel essai autour des expressions (dans la lignée de “Monsieur Dictionnaire”) et un livre sur la fin de vie (les épitaphes, les derniers mots célèbres, les expressions autour de la mort, les testaments, etc.). Mais en même temps, j’ai entrepris l’écriture de mes mémoires… Pour l’instant, je me suis arrêté quelque temps (500 pages et seulement dans l’année 1986)… C’est passionnant, mais très prenant et épuisant. L’écriture des souvenirs demande de s’y replonger et, en quelque sorte de les revivre.

En espérant vous avoir donné envie de découvrir cet écrivain talentueux 🙂 

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